HISTOIRE de la GOÏZEKO IZARRA (version 2023).
1921 :
Des notables de la ville de Saint-Jean-Pied-de-Port prennent le relais d’une association qui n’eut pas de suite.
Une réunion dans la taverne adossée aux remparts, rassemble des personnalités locales telles que Jean Ybarnégaray (créateur et 1er président de la Fédération Française de Pelote), Georges Darhan, Louis Etcheverry, Landaburu, et Léon Barbier. Le premier bienfaiteur du club est Jean Ybarnégaray qui fera un don de 500 francs, ce qui représente une somme colossale.
Léon Barbier est le premier président, un barde plein d’humour, un être sensible et un poète qui choisit d’appeler cette nouvelle société : la ‘’Goïzeko Izarra’’ (l’Étoile du matin).
La Goizeko Izarra propose la pratique de plusieurs activités :
–  la pelote à main nue avec Michel Vergez qui est remplaçant aux Jeux Olympiques de Paris en 1924 et dispute une
    partie célèbre à 3 contre 3, les  frères Barbier contre les 3 frères Arcé de Baigorri. Ces derniers l’emportent et c’est
    la première d’une longue série de victoires d’Amédée Arcé.
–  la boxe dans la salle du vieux cinéma de l’époque. On y assistera à des matchs vedettes tels celui mettant en lice
    Michel Vergez opposé à Jean-Baptiste Etcheverry. 
–  le rugby  avec de très bonnes équipes présidées par un vétérinaire, M. Cassin, un trésorier, Louis Inchauspé, et
    d’excellents joueurs comme les frères Goyenetche et Étienne Cabillon.
–  le Grand Gant  avec des joueurs tels que Eujol, d’Elbée, Fourcade, les principaux adversaires sont de Guéthary et
    surtout de Mauléon.
    Quelques dames de la bourgeoisie pratiquent également cette spécialité du Grand Gant telles que les
    Mesdemoiselles de Guippeville et Casdevant (cette expérience restera toutefois sans lendemain).
– le Tir et la Préparation militaire (contexte de lendemain de guerre oblige …).
De 1924 à 1930, le rugby tiendra tant bien que mal grâce à un mécène Jacques Dutey-Harispe de Lacarre, des présidents, divers membres honoraires très actifs tels que Loustalot, Haramburu, Daguerre, et aussi un secrétaire qui fait ses premières expériences : Philippe Escapil.
Mais cette discipline connaîtra un déclin après un match  de 3ème division à Vierzon qui tourne mal … .
Au niveau de la pelote, c’est surtout l’époque des défis de main nue à 3 contre 3 en particulier contre Saint-Jean-le-Vieux où opère un certain Inchauspé dit ‘’Mondragones’’ ou bien contre Les Aldudes avec une équipe particulièrement coriace composée de Antchagno et du douanier Etchepare. On joue aussi des parties acharnées au fronton de la gare avec Landa, les frères Goyenetche, Erramoun et un jeune très prometteur Joseph Bergerot.
La pratique de la main nue est florissante. Se font remarquer Pedro Montero, Brana père, Sancinena et Jean-Baptiste Errecart (futur secrétaire de la Goïzeko et maire d’Hendaye). Les succès sportifs sont au rendez-vous et la première victoire de champion de France date de 1930 à main nue avec le titre conquis de haute lutte par Bergerot et Antonio.
En 1931 les juniors Doré et Uhaldeborde, et surtout en 1935 la célèbre paire Borda-Doré marqueront cette période. Ces derniers constituent alors une des plus belles équipes qu’ait présentée la Goïzeko Izarra et joueront cette finale inoubliable contre Boudon et Lissar à Cambo, finale qui ne se terminera jamais, à cause de la nuit tombée, les 4 acteurs (fait unique dans l’histoire de la Pelote Basque) étant proclamés vainqueurs et donc Champions de France.
La guerre de 1939 stoppera net l’ascension du sympathique Doré promis à devenir un grand joueur de place libre.

1937 :
Construction du trinquet Garat, cette année fera date dans l’histoire locale de la pelote. En effet M. Joseph Garat et son fils Jean-Pierre font édifier un trinquet à Saint-Jean-Pied-de-Port. Le bâtiment sera couvert plus tard. C’est un tournant dans la vie sportive du canton de Garazi. Quelques années plus tard, en 1951, le bâtiment est ravagé par un incendie et sera remis en état pour la fin de la même année.
En 1937 également, une nouvelle équipe prend en main les destinées du club, le président et maire Henri Chimits et le secrétaire Pierre Etchandy. Ce dernier restera un maillon essentiel du club qu’il présidera. Il sera, il faut le noter efficacement secondé dans sa tâche par le trop discret M. Jérôme Célan.
1940 – 1970 :

Un autre événement va marquer l’histoire de la société. De 1941 à 1963, la Municipalité de Saint-Jean-Pied-de-Port, en proie à de graves difficultés financières, va confier l’organisation des fêtes locales à la Goïzeko Izarra qui organisera durant un quart de siècle les festivités de la Cité et contribuera à en faire une ville touristique de renom (… incontournable !).
Durant quelques années encore, le rugby sera pratiqué au sein de la société. C’est la période qui correspond à l’occupation allemande. Les joueurs et supporters sont plus nombreux au retour des matches qu’à l’aller : beaucoup de combattants sont dissimulés avant de franchir clandestinement la frontière à Arnéguy et pourront ainsi rejoindre les forces françaises libres.
Sur le plan de la pelote c’est la période faste, les champions s’appellent Jean Châteauneuf, Héguy, Intçagaray ou les frères Olhasso qui collectionnent les succès. Les juniors de chistéra gagnent deux titres de champions de France. Les seniors disputent même la finale contre Guéthary. 
Quelques années plus tard, le trinquet Garat, bondé, est le théâtre de parties d’anthologie opposant les seniors de Louhossoa (Vigneau et Elissetche) à nos représentants. Puis, à partir de 1951, c’est le début de la longue suprématie de Michel Etchemendy qui, tantôt avec Laxague, Désiré Olasso, Harcaut ou Curutchet dominera la spécialité en remportant plusieurs titres, aussi bien en France qu’en Espagne et aux Amériques.  
Cette réussite crée des vocations et beaucoup de jeunes subjugués par ces brillants modèles rejoignent les rangs de la Goïzeko. Il s’agit principalement de la période 1953-1963. À partir de 1967, Azcoïtia, Etcheverry, Iraçabal, Lissar, Çacoutéguy, Pagola, Harinordoquy brillent sur les canchas. Laurent Carricart et Sauveur Mayté sont champions de France seniors  en 1966, et Michel Etchegoin remporte  un titre international à Montevideo.  
À partir de 1968, on déplore un lourd fléchissement de l’engouement pour la pelote. Pierre Etchandy et Jérôme Célan s’interrogent sur cette baisse d’intérêt chez les jeunes … . De moins en moins de jeunes la pratique, privilégiant plutôt les sports d’équipes.
L’Union Sportive de Garazi, ancêtre de l’actuelle U.S. Nafarroa est créée : c’est la grande fièvre du rugby.  
La désaffection est très marquée y compris dans les établissements scolaires qui ne pratiquent plus la pelote basque ; les frontons des villages sont désertés.
1971 – 2011 :
Retour au pays d’Édouard Mayté, Pilotari éloigné dans les terres nordiques en raison de son métier de professeur d’éducation physique, Édouard Mayté va marquer un tournant important de la vie de la Goïzeko Izarra. Il va créer la première école de pelote de main nue. Les jeunes peuvent s’inscrire dès l’âge de 7 ans et pratiquer les mercredis et samedis après-midi. L’enthousiasme, le dynamisme et l’investissement de tous les instants de ce pédagogue hors pair vont rapidement porter leurs fruits. Les poussins B. Inchauspé et Philippe Carricart sont sacrés champions de France en 1972.
Ils entraînent dans leur sillage de nombreux autres jeunes tels que Michel Etchegoin II, Chamalbide, Albert Escoz, François Lambert, Ihidoy, Christian Muscarditz, Claude Iribarne, Jean-Claude Biscoubi, Francis Carricart, René Muscarditz, Cotabarren, Serge Mayté, Jean-Baptiste Mayté, J.Yves Teillery, Michel Olhasso , Michel Garateix, Aussel.
C’est en 1983 qu’Édouard Mayté prend en main la destinée de la Goïzeko Izarra. Il sera jusq’en 2014 et sans discontinuer le Président du Club.
Une baisse de l’intérêt pour la main nue se fait ressentir à nouveau. La rude concurrence du rugby et l’attrait de ses 3èmes mi-temps détournent les jeunes de la pratique de la pelote.
Les coupes du monde de football, de handball ou de rugby, surmédiatisées, assurent la promotion de ces sports et attirent les jeunes vers ces sports et les éloignent des canchas.
La Cesta Punta : sous l’impulsion de Pierre Etchandy, la Municipalité de Saint-Jean-Pied-de-Port a fait construire le magnifique Jaï Alaï « Bil Tokia ». La section Cesta Punta créée en 1977 donne un élan nouveau à la Pelote et permet l’éclosion de jeunes champions dont certains deviendront professionnels à Miami aux USA : Harretche, Cotabarren, Michel Cavier, … .Le titre de champion du monde est conquis de haute lutte par Jean-Paul Inchauspé.
Tous les ans au mois d’août, le tournoi de ‘’l’Étoile d’Or’’ permet aux meilleurs amateurs de briller. Les levers de rideau permettent aux tous jeunes puntistes de montrer leur talent et leur motivation.
À partir de 1972, d’autres spécialités vont voir le jour à la Goïzeko : le Yoko Garbi, le Xare, la Paleta cuir, la grosse pala mais aussi et surtout les féminines à Pala gomme pleine et Baline.
De grands champions vont donner de l’éclat à ces spécialités : Émile Pagola (Xare), Jean-Pierre Ospital (Yoko Garbi et Rebot), Saldumbide et Gorostiague (Paleta cuir), Bruno Iribarne (Paleta gomme), Christiane Aïnciburu  et aujourd’hui Patricia Arangoïs, Geneviève Carricart, … (Pala féminine).
2011 – 2022 :
 Le désintérêt pour la main nue persiste mais la Goïzeko Izarra tient bon avec ses 230 licenciés. La pelote basque malgré la lente érosion des inscriptions garde néanmoins son attractivité grâce aux bons résultats des Pilotari dans toutes les spécialités et catégories (championnats de la Ligue du Pays Basque et championnats de France). L’arrivée de la nouvelle génération au niveau de l’Élite replace la main nue au premier plan.
Édouard Mayté, après 30 années d’exercice, a passé la main de la Direction de la Société Sportive à Patricia Arangois et Serge Mayté coprésidents et assure depuis la gestion de Garaziko Pilota.
Les années COVID ont plombé les activités du club et aussi les parties du lundi au Garat, mais la reprise même si elle n’a pas été fulgurante a été effective.
Le tournoi de Cesta Punta ‘’l’Étoile d’Or’’ en juillet-août a retrouvé ses titres de noblesse et son nombreux public.

Garaziko Pilota :
L’achat du trinquet Garat par la Municipalité de Saint-Jean-Pied-de-Port en 1994 a modifié les données. Le trinquet est à l’heure actuelle géré par la filiale de la Goïzeko, Garaziko Pilota pilotée par un membre du Comité Directeur.
Les lundis traditionnels du Garat ont été relancés avec les parties à main nue, le fidèle public de connaisseurs passionnés et les touristes ne manquent pas ces rendez-vous uniques dans la sphère de la Pelote Basque. Deux grands tournois sont aussi programmés les lundis, par équipes la Coupe des Chasseurs trophée Denis Harriet (septembre-octobre) et le Super Prestige qui met en lice les meilleurs de l’Élite. Ce dernier tournoi de l’année, seule compétition en tête à tête Elite Pro hors championnat, suscite un très grand intérêt auprès des amateurs de pelote à main nue. Garaziko Pilota a signé un accord de partenariat avec Esku Pilota, le trinquet Garat a été choisi depuis 2022 par la FFPB pour les parties de Championnat de France individuel et par équipes (tous les lundis de janvier à avril).
2022 : fêtes du centenaire empêchée en 2021.
 
2023 :
Le nouveau Comité Directeur a élu à l’unanimité Mesdames Patricia Arangois et Geneviève Carricart Coprésidentes de la Société sportive.
Aujourd’hui, la Goïzeko Izarra détient une formidable pépinière de jeunes champions et championnes qui s’illustrent dans les principales disciplines de la pelote (résultats plus que probants dans les championnats du Pays basque et au niveau fédéral).
La main nue est le porte-drapeau avec ses Champions du monde Mathieu Ospital et Andoni Iphar, la nouvelle génération qui s’est hissée au niveau de l’Élite Pro et les jeunes sont très prometteurs.
La formidable aventure de la Goïzeko Izarra continue !
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